Photographe lifestyle famille et mariage
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Vous êtes nombreux à m’avoir écrit, depuis quelques semaines, à propos du Reportage photo d’accouchement que j’ai réalisé au mois de Février. Vous souhaitez savoir comment cela c’est passé, comment j’ai vécu l’expérience, et surtout pourquoi, ce projet me tenait tant à cœur.
Nous avons tous notre “Pourquoi”. Pourquoi nous faisons ce métier. Et souvent, ce sont nos parcours et expériences personnelles qui sont à l’origine.
Lorsque j’étais enceinte de ma fille, j’ai eu un suivi très régulier. Rien de bien méchant, mais elle avait un RCIU (Retard de Croissance In-Utéro- Je savais donc que ce serait un petit bébé). 2 monitorings par semaine, une échographie toutes les 3 semaines… Bref, un suivi qui ne permet pas de profiter pleinement de ces moments de grossesse. Sans parler du stress que ces examens me procurent. Avec le recul, je sais que ce n’était pas grand chose, mais pour un premier bébé, c’est assez impressionnant.
Un déclenchement est alors prévu à 38SA, et comme la plupart des déclenchements, cela en fait un accouchement « hyper-médicalisé » (pas mal de morphine, une péridurale posée deux fois…).
Et puis avec toutes ces émotions et fatigue post-accouchement : Beaucoup de “trous noirs” par la suite : Des oublis de certains moments de mon accouchement, de comment cela c’était passé, où était ma fille au moment de monter en chambre. Mais aussi la perte de la notion du temps : ne pas se souvenir des expressions du papa, en conclusion de nombreux souvenirs qui s’envolent… et c’est difficile à accepter/comprendre.
C’est alors que je me suis dis que si j’avais pu avoir des photos de ce moment, elles m’auraient certainement aidé à me souvenir. Me souvenir d’un moment fort, un moment qui compte vraiment. Probablement le moment le plus fort de ma vie.
Pourtant, jusqu’à ce moment-là, je n’avais pas du tout envisagé d’avoir des photos professionnelles de mon accouchement.
Voilà d’où est né ce projet. Car j’en étais convaincu, je ne pouvais pas être la seule dans ce cas là.
Mais le chemin est long avant de pouvoir accéder à cet objectif : devenir photographe d’accouchement. Bien qu’aujourd’hui de plus en plus d’accouchements se font en Maison de naissance ou à domicile, la plupart des accouchements sont à la maternité. Et rare sont les équipes médicales qui acceptent la présence d’une autre personne que le papa. C’est pour cela qu’il m’aura fallu plus de 3 ans pour pouvoir vivre cette expérience.
Pour vous parler des images qui vont suivre : Au mois de Janvier, une future maman me sollicite pour réaliser une séance photo grossesse. Rien de plus banal me direz-vous. Mais, « le hasard » à fait que tous les éléments étaient réunis pour que ce projet aboutisse. C’est donc en fin de séance que je leur ai proposé la réalisation d’un Reportage photo d’accouchement.
Quelques jours plus tard, ils m’écrivaient pour me dire que la séance grossesse avait été un super moment pour eux, et qu’ils seraient ravis de m’avoir à leurs côtés pour l’arrivée de leur bébé.
Moins de 15 jours après, nous étions en salle d’accouchement. Un moment hors du temps, où je suis émerveillée de voir ces parents si détendus et sereins… Lumière tamisée, une petite musique en fond… le moment est parfait.
Finalement, je ne sais pas comment je vais vivre ce moment. Je suis quelqu’un de très sensible, et vivre un accouchement en tant que photographe sera, je le sais, très fort en émotions.
Il y a aussi le côté médical. Je ne sais pas si je vais supporter de voir la future maman dans la douleur, ou si une éventuelle vue du sang me fera « tomber dans les pommes ». Mais je n’ai pas peur, et ne ressent aucun stress. L’ambiance est tellement saine, paisible, que je me laisse porter… Je suis là, je vis ce moment avec eux, et me mets réellement dans la peau d’un « reporter » en essayant de ne pas me laisser submerger par l’émotion, mais surtout en gardant « ma place ». Dans un moment comme celui-ci, il est primordial de ne pas gêner le bon déroulement de l’accouchement.
3 heures après mon arrivée, bébé est là.
Les traits crispés laissent alors apparaître de larges sourires et des larmes de bonheur. Je vois des parents en total admiration, et remplis de joie. C’est beau…
Mais ce n’est pas fini, je reste avec eux. Je fige pour toujours ses premiers heures de vie, avec sa première tétée, les soins (poids, mesures, réflexes) que le jeune papa prend plaisir à faire, aidé de la sage-femme et des pédiatres.
C’est en les laissant, quelques heures plus tard, que les larmes me sont montées. Car c’est finalement là, que je me rends compte que je viens de vivre une expérience extraordinaire… Je mesure enfin la chance que j’ai d’avoir été là, de vivre ça. Que mon métier est beau !
Quelques semaines plus tard, je les retrouve, pour enfin leur faire découvrir les photos.
Les mots qu’ils ont sont forts et me touchent particulièrement : « Tu ne te rends pas compte du cadeau que tu nous fais » « On va pouvoir revivre ce moment toute notre vie, et avons hâte de les montrer à notre fils » ;« c’est un cadeau inestimable ». Je ressors de chez eux le cœur rempli de joie et d’amour, et je suis fière d’avoir pu leur offrir ces photos. Ces photos qui moi, me manquent.
On ne le dira jamais assez mais : Faites des photos de tous ces moments qui comptent vraiment pour vous. Des photos de tous ces moments que nous ne voulez jamais oublier. Faites des photos, encore et encore. Faites des photos pour vous, pour vos enfants.
Ces photos sont vos souvenirs de toute une vie, votre vie.
Merci mille fois N. et F. pour votre confiance sans faille, pour ces beaux moments à vos côtés, pour vos mots, et pour m’autoriser à publier vos photos, et montrer que OUI un reportage accouchement c’est beau !
Vous aussi vous souhaitez avoir un reportage de ce moment magique? Ecrivez-moi.
J’ai écris cet article en 2019, après le premier reportage d’accouchement que j’ai réalisé.
Depuis, le Collectif Carmin a vu le jour et dont je suis membre. Le but de ce collectif, est de contribuer à changer les mentalité sur le reportage d’accouchement. Cela reste encore très rare/marginal/mal vu/incompris. Le Collectif Carmin aide aussi les photographes à se retrouver autour de valeurs forte pour servir cette pratique. Enfin, l’objectif est aussi de rassurer tous les acteurs de l’accouchement (parents et professionnel de santé) en devenant un gage de confiance pour eux.